Super-rotation équatoriale des Jupiter chauds
le 22 octobre 2021, 11h à 13h, Florian Debras, salle Coriolis, OMP
La découverte de la première exoplanète, 51 Peg b, a été un choc pour la communauté qui ne s’attendait pas à trouver une planète semblable à Jupiter 50 fois plus proche de son étoile que Mercure n’est du Soleil ! Depuis, quelques centaines de planètes de cette nouvelle catégorie – les Jupiter chauds – ont été observées, majoritairement par photométrie de transit. Cette méthode permet notamment d’avoir une idée de la luminosité et de la température de la planète en fonction de la phase autour de son étoile, et donc en fonction de la longitude par rapport au point substellaire (le point en face de l’étoile). Il a alors été établi que, étonnamment, bien que la planète soit synchronisée par effet de marée donc présente toujours la même face à son étoile (comme la lune avec la Terre), le point le plus chaud de la planète est décalé vers l’Est par rapport au point qui reçoit le plus d’insolation. Numériquement, ce phénomène est cohérent avec les simulations de l’atmosphère de ces planètes, qui ont découvert la présence de vents allant à plusieurs kilomètres par seconde d’Ouest en Est à l’équateur. La présence d’une telle superrotation est surprenante, dans la mesure où on s’attendrait naïvement à ce que le gaz se déplace « du chaud vers le froid », c’est à dire du côté jour de la planète vers le côté nuit, et pas en permanence vers l’Est. Dans ce séminaire, je détaillerai l’état de l’art de notre connaissance observationnelle et numérique de la superrotation équatoriale des Jupiter chauds, et expliquerai les raisons physiques qui créent un mouvement superrotatif global à travers des interactions d’ondes dans les atmosphères des Jupiter chauds.